FemmExpat-img1Interview d’Alix Carnot, fondatrice de Pontevia! à Rome. Alix Carnot a vécu plusieurs expatriations et a fondé l’association Ponte Via!. Pontevia! est un réseau actif et ouvert pour faciliter l’accès à l’emploi des professionnels à la fois francophones et italophones à Rome et dans sa région. Interview par Femmexpat.… Alix Carnot a vécu plusieurs expatriations et a fondé l’association Pontevia! . Pontevia! est un réseau actif et ouvert pour faciliter l’accès à l’emploi des professionnels à la fois francophones et italophones à Rome et dans sa région. Interview par Femmexpat. FemmExpat-1_AlixAlix, pouvez-vous vous présenter ? Au départ, mon mari travaillait pour la RATP et moi pour EDF. L’aventure pour nous ne semblait pas dépasser les limites de l’Ile de France! Mon mari a choisi de démissionner pour être expatrié. Et moi pour le suivre. Pendant 15 ans, nous avons alterné séjours à l’étranger (Australie, Espagne, Italie) et retours en province. Après deux ans à Rome, nous nous préparons à revenir à Paris. Etant, parisienne pure souche, il me semblait indispensable de sortir de ma boîte et de découvrir le monde. J’ai beaucoup voyagé avec mon sac à dos mais au bout d’un certain temps, on touche la limite du voyage. On reste à la surface du pays que l’on découvre. Alors nous avons voulu partir vivre ailleurs. Mais provisoirement car nos racines françaises sont profondes Comment est née l’association PonteVia! ? PonteVia! est née de mon expérience du chômage à l’étranger et en province. En suivant mon mari tous les 2 ou 3 ans, j’ai souvent été confrontée à la difficulté de trouver du travail dans un pays dont on ne connaît parfois pas la langue et généralement pas toute la culture. Où mes compétences ne correspondaient pas forcément à ce qui est recherché. Ces difficultés sont les mêmes où que l’on déménage, y compris en France! En venant du marketing, je me suis peu à peu spécialisée en out-placement et gestion de carrière (le marketing de soi, en fait). J’ai trouvé plus facilement du travail à Barcelone qui est une grande ville qu’à La Rochelle où le tissu économique est très restreint. C’est donc à La Rochelle que pour la première fois j’ai monté une association pour les professionnels ayant suivi leurs conjoints dans la région. J’ai trouvé l’expérience passionnante et les résultats excellents. A Rome, j’ai trouvé des personnes qui rencontraient ces mêmes difficultés (marché assez étroit, conjoncture morose, importance stratégique du réseau). Alors, avec d’autres, j’ai monté PonteVia! en mars 2012 dont le nom signifie : le pont en avant. Ou le pont – route. Au départ, nous sommes restés entre conjoints d’expatriés. C’était une erreur pour trois raisons. D’abord parce que Rome étant une ville sublime, beaucoup ne cherchaient qu’à moitié à travailler. Ensuite parce que cela ne nous permettait pas de pénétrer le marché italien. Ensuite parce que beaucoup d’entreprises cherchent des personnes qui sont là pour longtemps. Aujourd’hui, il y a environ 1/3 d’expatriés, 1/3 de francophones installés à Rome pour très longtemps, 1/3 d’Italiens francophones. C’est une belle alchimie; les expats apportent leur enthousiasme et un réseau de dirigeants francophones. Les Italiens leur connaissance du marché, de la culture, leur réseau local. Pour tous, c’est enrichissant. L’effet PonteVia!, c’est de se tenir les coudes et de créer une émulation qui nous aide à sortir de nos schémas et de nos zones de confort. Comme pour beaucoup, la solution passera par la création d’entreprise, il est utile de confronter nos expériences pour faire le pas. Les actions, c’est avant tout de mêler nos réseaux pour entrer en contact avec les entreprises. Nous organisons des apéros, des déjeuners, des grandes et des petites conférences. La plus belle a eu lieu en janvier 2013 au Palais Farnèse dont l’Ambassadeur de France nous a ouvert les portes. Nous y avons organisé un speednetworking avec 50 professionnels sur le thème du réseau. Ce fut magnifique. Nous réfléchissons aussi ensemble sur nos projets respectifs et avons monté un système de mentorat. Quelles différences principales notez-vous entre l’environnement de travail italien/ français ? Le poids du réseau est encore plus fort en Italie. Il y a plus de petites entreprises familiales. La culture est à la fois plus patriarcale et plus anglosaxonne. Mais l’Italie est un pays aux multiples facettes. Naples n’a rien à voir avec Turin. Mais je ne peux parler que de Rome. Qu’est-ce que l’expatriation vous apporte ? -Une grande ouverture d’esprit d’abord. A force de bouger, on part du présupposé que notre interlocuteur est forcément différent de nous. C’est très utile. -Puis du détachement. Dans chaque pays, les choses sont faites différemment et partout on arrive au résultat. Donc on juge moins, on s’adapte et on prend le bon de chaque lieu. Moi qui était assez anxieuse, à force d’ être trimbalée, généralement dans l’urgence, j’ai appris (non sans difficultés) que l’on retombe toujours sur ses pieds et qu’il ne sert à rien de trop anticiper. C’est stressant pour les autres mais relaxant pour moi. Et ce que je vois autour de moi, c’est que ces qualités sont très valorisées en entreprise. Et que les femmes expats qui rentrent rebondissent généralement très bien. Le suivi de conjoint à l’étranger n’est pas un suicide professionnel mais une occasion extraordinaire, en sortant de son cadre, de mieux se connaître, d’écouter ses aspirations, se réinventer, d’être plus libre en somme. Quels conseils donneriez-vous à une femme expatriée qui cherche du travail à Rome? D’abord d’être bien sûre de vouloir travailler. Rome est une ville unique sur le plan artistique, culturel, spirituel… c’est le noyau de notre civilisation. S’y consacrer à fond est un enrichissement personnel qui aura des répercussions même professionnelles. Et si elle persiste, notamment pour les expats de longue durée, ou chroniques, alors … contactez PonteVia! pontevia!Site internet : PonteVia Contact : ponteviaroma@gmail.com

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